jeudi 13 novembre 2008

Algérie 1945 : Sétif, Guelma, Kherata

Bomédienne et l'éthique de la Révolution

Bouteflika félicite les députés...

«Monsieur le président du Parlement,

Mesdames et Messieurs les membres du Parlement,
C'est un jour de gloire pour l'Algérie au cours duquel le Parlement, en ses deux chambres, a adopté notre initiative de révision constitutionnelle.
C'est également une heureuse occasion que je saisis pour adresser à travers vous, Monsieur le président du Conseil de la Nation et Monsieur le président de l'Assemblée populaire nationale, mes chaleureuses salutations à tous les membres de l'auguste Parlement.
Je vous exprime également mes remerciements et ma gratitude, en vous souhaitant pleine réussite dans l'accomplissement de vos nobles missions au service de notre chère patrie et du peuple, dont vous devez être dignes de la confiance qu'il a placée en vous. Vous êtes, en effet, les représentants de ce peuple et donc appelés à concrétiser la volonté et l'unité de la nation au sein d'un Parlement à la composante aussi diverse que plurielle, qui a permis l'émergence de nouvelles orientations politiques, ce qui en fait une instance représentative de larges franges de la société et contribue, indubitablement, à l'approfondissement et au renforcement de la démocratie plurielle.
Aussi, est-il nécessaire de rappeler du haut de la tribune de ce Parlement, institution législative et de contrôle plurielle et indépendante, qu'en dépit des affres du terrorisme qu'elle a dû subir ces dernières années, l'Algérie n'a point renoncé à la démocratie ni au pluralisme. Elle n'a guère limité la liberté d'expression et elle est demeurée ouverte au monde. Elle a réaffirmé avec vigueur son attachement au régime républicain et établi des relations ouvertes et développées avec le monde, recouvrant ainsi la place de choix qui a toujours été sienne dans le concert des nations.
Notre conviction demeurera immuable à l'égard de la démocratie à laquelle nous resterons attachés en tant que choix irrévocable, conscients que nous sommes qu'elle ne saurait constituer un modèle universel unique pour toutes les nations, un modèle à observer et à appliquer systématiquement en tout lieu et en tout temps. La démocratie pourrait avoir différentes formes et renfermer divers contenus dans un même pays à travers des étapes successives, incarnant toutes les composantes de la personnalité de la nation et ses spécificités et répondant à ses aspirations, ses capacités et ses priorités, et ce dans l'esprit d'une interaction positive, fructueuse et adaptée aux mutations mondiales.
L'Etat a démontré, lors des derniers années, son souci de consolider les cadres juridiques, de mettre en place les mécanismes exécutifs de nature à garantir la consécration et la promotion de la démocratie et des droits de l'homme. Nul ne saurait renier les réalisations démocratiques accomplies dans notre société et nous sommes conscients qu'il s'agit là d'une expérience prometteuse qui a besoin d'être enrichie et développée continuellement.

Mesdames et Messieurs,
Il est évident que les Constitutions expriment la volonté du peuple à travers des étapes historiques données, s'inspirant de ses préoccupations et ses choix pour l'organisation de la société à laquelle il aspire et du régime qu'il souhaite. Ainsi, les expériences vécues auparavant par notre pays nous renseignent sur ce que les Constitutions ont besoin d'être améliorées en termes d'objectifs et des dispositions, de manière à s'adapter aux mutations profondes de la société et de répondre aux priorités pressantes de l'Etat.
Aujourd'hui, notre pays a pu surmonter les circonstances pénibles qu'il a vécues et sa situation politique et sécuritaire s'est stabilisée grâce aux politiques audacieuses et éclairées que nous avons adoptées depuis 1999 en tête desquelles, il y a lieu de citer la concorde civile et la réconciliation nationale, des politiques conjuguées à des programmes de modernisation des structures de l'Etat et des grands projets de développement qui se sont traduits positivement sur la stabilité et le développement du pays et permis une amélioration progressive, concrète et continue de la performance économique et de la situation sociale.
Les derniers développements de l'étape exigent la révision de certaines dispositions de la Constitution de manière à dynamiser les institutions de l'Etat et à réaliser les objectifs de la stratégie nationale pour une meilleure prise en charge des exigences de la bonne gouvernance que nous œuvrons à consacrer à tous les niveaux et dans tous les domaines pour l'ancrage d'une démocratie plurielle, d'institutions républicaines fortes et d'une légitimité constitutionnelle pérenne.
C'est pour cette finalité qu'est intervenue notre initiative d'introduire certains amendements à l'actuelle Constitution, initiative qui a fait l'unanimité auprès de plusieurs forces politiques et de larges franges de la société, en suscitant parfois des positions et réactions divergentes, ce qui constitue en soi un indice positif de la dynamique et de la vigueur qui impriment la démocratie dans notre société. Elle a également soulevé des débats politiques et juridiques riches, repris par divers médias et que j'ai personnellement suivis avec un intérêt particulier
Le consensus autour de la nécessité d'opérer une révision a contribué à conforter notre conviction quant à la concrétisation de ce que nous venons, aujourd'hui, d'accomplir ensemble. L'objectif primordial de la révision constitutionnelle, que vous venez d'adopter en toute liberté, en toute conviction et en toute responsabilité, est de consolider les symboles de la République (dont l'emblème national et l'hymne national), de mieux les protéger et de promouvoir l'écriture et l'enseignement de l'histoire aux générations futures, pour faire honneur aux sacrifices de nos valeureux martyrs et perpétuer la mémoire collective.
Il s'agit également de promouvoir les droits politiques de la femme, en renforçant ses chances d'accéder aux assemblées élues à tous les niveaux, en vue de lui permettre d'affirmer sa personnalité et de consolider son rôle vital dans l'édification et le progrès de la nation. Cela permettra, à n'en point douter, à l'Algérie d'opérer un bond qualitatif sur la voie du développement et de la modernisation.
Cette révision tend, par ailleurs, à enrichir le système politique du pays à même de lui conférer davantage d'efficacité et de stabilité au double plan politique et institutionnel, en se fondant sur notre expérience démocratique et sur les spécificités de notre société, en tenant compte des priorités de l'heure et des enjeux de l'avenir et en s'inspirant des expériences d'autres Etats, convaincus que nous sommes que l'essence de la démocratie s'incarne à travers l'exercice souverain par le peuple de son libre choix, en d'autres termes le respect du choix du peuple de ses représentants à tous les niveaux, par la voie d'élections plurielles régulières et la mise en place de mécanismes garantissant une véritable démocratie plurielle.

Monsieur le président du Parlement,
Mesdames et Messieurs les membres du Parlement,
Après avoir accompli, des années durant, nombre de réalisations, nous avons aujourd'hui atteint une nouvelle étape, celle de la sécurité et du développement prometteur d'un avenir radieux. Les efforts se poursuivront pour honorer les engagements de l'Etat de parachever la mise en œuvre du programme de modernisation et de poursuivre la marche de développement pour l'édification de l'Algérie du troisième millénaire.
C'est là un jour mémorable durant lequel le Parlement algérien — l'un des piliers inébranlables de l'édifice de l'Etat de droit — a démontré encore une fois qu'il était à la hauteur des aspirations du peuple et des mutations de l'expérience démocratique du pays.
Tout en exprimant ma fierté de l'adoption par le Parlement, en ses deux chambres et à une large majorité, du projet de révision de la Constitution, il me plaît Monsieur le président de saluer, à travers vous, Mesdames et Messieurs les membres du Parlement, représentants du peuple indistinctement de vos appartenances partisanes, orientations politiques et tendances idéologiques. Je salue en vous l'esprit de patriotisme et le sens de responsabilité et valorise la clairvoyance et la sagesse dont vous avez fait preuve en plébiscitant cette démarche louable qui s'inscrit dans le cadre de la consolidation du processus de réformes intégrées et continues engagées par l'Etat depuis plusieurs années. A travers votre attitude positive, vous méritez de notre part et de la part de tous respect et considération.
Je vous félicite pour vos efforts et votre œuvre méritoire. L'Algérie peut s'enorgueillir d'avoir franchi cette étape exceptionnelle qui augure davantage de succès et de progrès sur la voie de la consolidation de l'Etat de droit, de la société de la liberté et du pluralisme, de la démocratie émergente d'une nation en plein essor qui se distinguera éternellement parmi les autres nations.
Je vous souhaite pleine réussite dans l'accomplissement de vos nobles missions au service des intérêts suprêmes de notre peuple et de notre nation.»

Algérie : la nouvelle Constitution adoptée

Réunis en congrès au Palais des Nations (Club des Pins), les députés du Parlement et du Conseil de la nation ont adopté, ce 12 novembre 2008, le projet de loi portant révision de la Constitution. Sur les 529 présents, 5OO ont voté pour, 21 contre et 8 se sont abstenus.
Dès la promulgation de la nouvelle mouture de la Constitution, l'actuel chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, présentera sa démission au président de la République. Il sera probablement nommé "premier ministre", fonction créée par la nouvelle Constitution dans le but de présidentialiser davantage le régime.

mercredi 12 novembre 2008

Algeia XVI-XIX century

Cette vidéo est l'oeuvre de Kathleen Woolrich, une américaine amoureuse de l'Algérie.
Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages que vous pouvez vous procurer ici :
http://www.lulu.com/kwoolr
Merci à elle.

mardi 11 novembre 2008

Kadafi à propos de l'exécution de Sadam, Sabha 2008

Kadafi au Sommet arabe de Damas, 2008 : "Vous serez tous pendus comme Sadam..."

El Gusto

Rachid Benyellès dit non à la révision de la Constitution

L'ancien chef d'état-major de la marine algérienne et ancien candidat à l'élection présidentielle, Rachid Benyellès, est l'une des rare personnalités algériennes à s'opposer publiquement au projet de loi portant révision de la Constitution et que le parlement s'apprête à voter.
Inaugurant l'année judicière début novembre 2008, le président Abdelaziz Bouteflika avait annoncé cette révision tout en la qualifiant de "technique" en attendant une autre révision de plus grande ampleur qui sera soumise cette fois-ci au vote du peuple.
Ses opposants n'y voient que la volonté de s'affranchir de la règle constitutionnelle de 1996 qui limite l'exercice de la fonction suprême à deux mandats successifs.
Repères :
- Depuis l'indépendance, l'Algérie a consommé 4 Constitutions : 1963 (Ahmed Ben Bella), 1976 (Houari Boumedienne), 1989 (Chadli Benjedid) et 1996 (Liamine Zéroual)
- Les prochaines élections présidentielles algériennes auront lieu en avril 2009.

Le point de vue de Rachid Benyellès a été repris par le journal Le Monde daté du 11 novembre 2008

Algérie : non à la présidence à vie !

Dans les semaines qui avaient suivi sa désignation à la tête de l’Etat, M. Bouteflika, ulcéré par les critiques exprimées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays quant aux conditions scandaleuses dans lesquelles il avait été porté au pouvoir, menaçait à tout propos de « rentrer chez lui en laissant les Algériens à leur médiocrité ». Cela, jusqu’au jour où des voix, excédées par tant d’impudence, se sont élevées pour lui dire « chiche !». Depuis, il n’est plus jamais revenu sur ce sujet.
Après avoir passé un premier quinquennat à sillonner la planète et une grande partie du second à lutter contre une maladie qui le contraint à suspendre toute activité des mois durant, une maladie qui, à en juger par les rares et brèves apparitions télévisées, le met dans un état d’épuisement extrême, le voilà maintenant, malgré ce lourd handicap, qu’il se prépare à un troisième quinquennat. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise car l’idée de quitter un jour le pouvoir auquel il a accédé par les moyens que l’on sait, ne lui a tout simplement jamais effleuré l’esprit. A l’instar de beaucoup d’autres potentats, ailleurs dans le monde, il a toujours voulu être un président à vie. La seule question pour lui, était celle de choisir le moment opportun pour annoncer le changement d’une Constitution qui limite le nombre de mandats à deux. Néanmoins, et en prévision de cette annonce, il avait, et depuis quelque temps déjà, chargé des sous-traitants de préparer le terrain en jouant le rôle de rabatteurs. S’il ne s’est pas montré pressé de procéder à ce changement, c’est qu’il savait que, dans le régime qui est le sien, les modifications envisagées ne constituent qu’une formalité que les « Institutions » de sa République, expédieront sur un simple claquement des doigts, quand bien même ces modifications portent sur un aspect fondamental du texte, celui sur lequel était fondé l’espoir de l’alternance au pouvoir, ce qui était une avancée démocratique considérable.

Hélas, la démocratie et l’alternance ne font pas partie du lexique de l’Algérie de M. Bouteflika, tout comme d’ailleurs, de celui de toutes les contrées arabes qui, sans exception aucune, demeurent dirigées par des régimes autocratiques, qu’ils soient d’essence monarchique ou républicaine.
Encore que, à la différence de l’Algérie de M. Bouteflika, ces pays, même réfractaires à la démocratie et totalement inféodés aux grandes puissances occidentales, comme c’est aujourd’hui le cas pour la plupart d’entre eux, peuvent néanmoins se prévaloir de réalisations qui font pâlir d’envie nos concitoyens. Ceci est particulièrement vrai pour les pétromonarchies du Golfe qui, en moins d’un demi siècle, ont su doter leurs pays d’infrastructures sociales et économiques des plus modernes, transformer en profondeur leur société et faire de bédouins nomades et incultes, des citadins émancipés parmi lesquels on compte nombre des managers d’envergure internationale. Ces Etats ont su mener des politiques de développement dont les retombées profitent largement à leur population, comme ils ont eu l’intelligence de penser à l’après pétrole et aux nouvelles générations en diversifiant leurs investissements, ce qui a permis à certains d’entre eux de générer des revenus supérieurs à ceux des hydrocarbures.

Plus proches de nous, le Maroc et la Tunisie avec lesquels nous partageons des frontières, des origines, une culture et une histoire communes ainsi qu’un espace territorial aux caractéristiques géographiques identiques, sont parvenus à de bien meilleurs résultats, sans pour autant disposer de nos ressources naturelles et de notre formidable manne pétrolière. Il suffit de rappeler que le PIB per capita de la petite Tunisie dépasse largement le notre.

Il faut être d’une parfaite mauvaise foi ou d’un chauvinisme aveugle pour ne pas reconnaître que les deux pays voisins, sans atteindre les prouesses des dragons asiatiques, ont pris une très nette avance sur nous. Outre l’ordre et la sécurité qu’ils ont réussi à instaurer durablement et sûrement, nos voisins peuvent se targuer d’avoir des services publics qui fonctionnent correctement, des villes propres, accueillantes et bien gérées ; des pays où la création artistique est plus féconde, les activités culturelles bien plus intenses, un système d’enseignement plus performant, un réseau bancaire répondant aux normes internationales, une agriculture florissante, des filières industrielles bien ciblées qui exportent des produits finis de qualité, une industrie du médicament couvrant la quasi-totalité de leur besoin, un secteur touristique qui rapporte des milliards de dollars et crée des emplois par millions, des cadres de valeur qui, pour ceux, nombreux, formés dans les grandes écoles étrangères, retournent chez eux pour y vivre, y travailler et participer à l’effort de développement, une main d’œuvre qualifiée et laborieuse, un réseau autoroutier que nous n’avons pas encore, des transports aériens et ferroviaires de bien meilleure qualité, des entreprises d’étude et de réalisations leur permettant de prendre en charge les grands chantiers par eux-mêmes et par leurs propres moyens, etc.

Il n’est pas jusqu’au domaine sportif où leurs résultats ne sont pas supérieurs. En fait, dans ce domaine comme dans tous les autres, l’Algérie de M. Bouteflika a connu une régression accélérée, pour ne pas dire - une dégénérescence. Cela tient, pour l’essentiel, à la qualité du chef et à ce qu’on appelle aujourd’hui la « gouvernance ». Or l’Algérie de M. Bouteflika se distingue précisément par la mal gouvernance ou plus exactement, par la non gouvernance. Elle est abandonnée à elle-même, dérivant sans cap et sans destination, frémissant aux seules pulsions du Prince et à son bon vouloir.

L’Histoire enseigne que la grandeur et la décadence des nations dépendent de manière déterminante de la qualité de leurs dirigeants, de leur personnalité, leur clairvoyance, leur capacité de travail, leur sens de l’organisation, l’ambition qu’ils nourrissent pour leur pays. Ceux-là peuvent tout aussi bien transformer un pays arriéré et misérable en un pays prospère et puissant comme ce fut le cas, par exemple, en Russie sous Pierre le Grand, soit au contraire, le terrasser et faire, d’une super puissance mondiale, un pays de second ordre, comme cela s’est produit avec Gorbatchev au cours de son relatif bref passage à la tête de l’ex-Union soviétique. Il aura fallu un Bismarck pour forger l’unité et la puissance de l’Allemagne moderne et un Hitler pour la précipiter dans un cataclysme épouvantable. Et les exemples de ce genre foisonnent dans le monde.
A l’évidence, M. Bouteflika n’appartient pas à la catégorie d’un Pierre le Grand, d’un Bismarck, ou même d’un H. Boumediene, le regretté Président sous l’aile protectrice duquel il a pourtant fait sa carrière politique.

Au cours des dix années passées à la tête de l’Etat, le bilan de M. Bouteflika, n’en déplaisent à ses courtisans, est malheureusement catastrophique comme en peut en juger à travers, d’abord, les deux chantiers prioritaires qu’il s’était flatté de mener à terme au tout début de son premier quinquennat, à savoir la restauration de l’image de marque de l’Algérie à l’extérieur et le rétablissement de la paix et de la sécurité à l’intérieur.

Après avoir été écoutée et respectée de longues années durant, particulièrement en Afrique et au Moyen-Orient, la voix de l’Algérie ne porte guère plus loin aujourd’hui que le mur d’enceinte d’El Mouradia et ce, malgré les reniements, les gages d’allégeance et l’agitation diplomatique effrénée déployée tout au long du premier quinquennat.
S’il fut un temps oû l’Algérie jouait un rôle moteur dans le monde arabe, force est aujourd’hui de constater qu’elle ne pèse plus rien. Jamais depuis l’Indépendance, son poids dans le concert des Nations n’aura été aussi insignifiant. Finie l’époque où les chefs d’Etat étrangers, leurs émissaires et les délégations de toute nature se succédaient dans la capitale pour consulter ses dirigeants et obtenir leur soutien !
Traités comme des pestiférés, nos concitoyens n’ont jamais été autant humiliés pour obtenir un visa et aussi mal accueillis à l’étranger, particulièrement dans certains pays dits « frères » où ils sont malmenés et parfois agressés sans que cela ne provoque la moindre réaction officielle. Jamais ces pays, leurs dirigeants et leurs populations n’ont montré aussi peu de considération à l’égard de l’Algérie qu’ils perçoivent, comme partout ailleurs dans le monde, comme un modèle de gâchis, de mal gouvernance, de magouilles électorales, de répression aveugle, de fermeture à tout progrès politique, économique et culturelle.
Classée par Transparency international, un organisme de l’ONU, parmi les pays les plus corrompus de la planète, loin derrière les pays voisins du Maghreb, l’Algérie affiche aussi les plus mauvais résultats en matière de développement humain et de liberté d’expression.
De quel succès M. Bouteflika et ses encenseurs peuvent-ils se prévaloir lorsque les Gouvernements des grandes puissances recommandent à leurs ressortissants d’éviter notre pays et à ceux, très peu nombreux qui y résident encore, de le quitter ? De quel résultat ces derniers peuvent-ils se prévaloir lorsque le peu d’entreprises étrangères présentes en Algérie ne prennent aucun risque et se limitent à l’ouverture de simples comptoirs commerciaux ?
Quelle image de l’Algérie peuvent-ils donner à l’extérieur lorsqu’à l’intérieur, des nuées de mendiants et de mendiantes traînant leurs enfants en bas âge, assaillent les passants, squattent les marchés et les rues des villes et villages du pays ou lorsque des milliers de jeunes et moins jeunes Algériens (les harragas ), poussés par le désespoir, tentent, au péril de leur vie, de traverser la Méditerranée à bord d’embarcations de fortune pour rompre avec un pays qui ne leur offre plus aucune perspective ? L’image extérieure de l’Algérie sur laquelle M. Bouteflika se disait tellement attaché, sort-elle grandie par cet exode qui a pris des proportions qui portent atteinte à la dignité nationale ?
M. Bouteflika aurait été bien mieux inspiré s’il avait consacré un peu de son temps à restaurer l’image de l’Algérie auprès des Algériens tout d’abord, en les retenant chez eux, en leur donnant confiance en leur pays et en leurs dirigeants.

Pour ce qui est du rétablissement de la paix et de la sécurité, l’autre chantier prioritaire de M. Bouteflika, il suffit de jeter un coup d’œil sur la presse quotidienne pour constater que cet objectif est loin d’avoir été atteint. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu’un événement lié au terrorisme ne soit signalé non seulement dans les fiefs où les groupes armés n’avaient jamais déposé les armes, mais également dans des régions que l’on disait pacifiées. Malgré le décuplement des effectifs des forces de sécurité tous corps confondus et l’allocation de budgets exorbitants, le terrorisme n’a pas été vaincu. La situation n’est certes plus celle des premières années quatre vingt dix, mais la paix et la sécurité sont loin d’être rétablies. Par contre, sous le règne de M. Bouteflika, un phénomène nouveau, inconnu jusqu’alors dans la région, est apparu - celui des attentats kamikazes.

Au plan politique, tous les acquis démocratiques d’octobre 1988 ont été balayés au cours de la dernière décennie. L’état d’urgence a été maintenu et ses dispositions les plus restrictives ont été renforcées à seule fin d’interdire les manifestations et réunions publiques. La vie politique a été réduite à néant et les Institutions du pays, ou ce qui en tient lieu, ont été marginalisées et traitées avec un mépris comme cela ne s’était jamais produit auparavant.
Les quelques partis politiques autorisés à activer ne sont que des coquilles vides. Aucune organisation politique, même lorsqu’elle a rigoureusement rempli les exigences fixées par la Loi n’a été agréée. Toujours par le même fait du Prince. Les syndicats libres, pourtant largement représentatifs de leurs corporations, ne sont pas reconnus et leurs dirigeants font l’objet de mesures coercitives scandaleuses. Leurs revendications appuyées par des grèves pourtant très largement suivies, sont superbement ignorées.
La liberté d’expression a été muselée ; les journalistes qui osent porter un jugement critique sur les pratiques du régime sont jetés en prison sous divers prétextes. Les innombrables émeutes qui éclatent régulièrement à travers l’ensemble du pays, sont réprimées avec la plus grande brutalité.
Le régime de M. Bouteflika ne se montre performant que lorsqu’il s’agit de briser des manifestations, renier les droits de l’homme et les libertés fondamentales ou susciter la zizanie et la discorde dans les rangs des organisations et partis politiques qui refusent de jouer le rôle de satellites du système.
Par ailleurs, et pour complaire aux Occidentaux, le régime de M. Bouteflika a fait siéger l’Algérie à l’Organisation des pays francophones alors que la France refuse toujours de faire amende honorable pour les crimes qu’elle a commis dans notre pays, comme il accepté de la faire adhérer à l’Union pour la Méditerranée au côté d’Israël. Ce même régime a tissé des liens suspects, pour ne pas dire, contre nature, avec l’Otan, une organisation qui nous rappelle des souvenirs douloureux.

Dans les autres secteurs, le bilan de M. Bouteflika n’est, hélas, pas plus brillant. Ainsi en est-il de l’agriculture où, malgré les sommes faramineuses distribuées à tort et à travers pour, soi-disant, soutenir la production, nombre de produits de première nécessité restent hors de portée de la bourse des ménages modestes lorsqu’ils ne disparaissent pas tout simplement des étals à l’instar de la pomme de terre qui a fait l’objet d’importations aussi massives qu’intempestives. Aucun des pays de la région n’affiche une dépendance alimentaire aussi prononcée et la situation ne fait qu’empirer.

Au cours de la décennie écoulée, l’Algérie a enflé de manière anarchique, au mépris des règles d’urbanisme les plus élémentaires. D’une densité urbaine démentielle, des cités dortoirs émergent aux quatre coins du pays. Elles sont construites à grands frais et dans la précipitation par des entreprises étrangères venues des horizons les plus lointains sans qu’il ne leur soit demandé de recruter et de former ne serait-ce que de simples maçons algériens.
Défigurées, hideuses, malodorantes, nos villes qui croulent sous les ordures, sont un concentré de mauvais goût, un terreau propice au développement de la délinquance, de la drogue, de la grande criminalité et de la contestation sociale.
L’Algérie est à l’image de la décharge de Oued Smar qui, maintenue à l’intérieur du tissu urbain de la capitale en dépit des impératifs pressants de son transfert, est devenue, tout au long de cette décennie, une montagne pelée qui ne cesse de s’élever dans l’indifférence totale des dirigeants.

En matière de santé, il fut un temps où l’Algérie était à l’avant-garde des pays maghrébins. Des étudiants de tout le continent étaient formés dans nos universités et des patients de toute nationalité étaient soignés dans nos établissements hospitaliers. Aujourd’hui, la situation s’est inversée. Lorsqu’ils veulent des soins de qualité, les agents du pouvoir en place et ceux de nos concitoyens qui en ont les moyens, sont obligés d’aller dans les pays voisins.
Alors que dans ces mêmes pays, les besoins en médicaments sont couverts à plus de 80% par la production locale, l’Algérie de M. Bouteflika importe pour près de un milliard de dollars de produits pharmaceutiques, de partout, y compris de micro Etats tels que la Jordanie. Une poignée de gros importateurs se partagent ce marché juteux en bénéficiant de facilitées surprenantes.

L’Algérie ne produit presque plus rien et importe presque tout, aussi bien les produits manufacturés, généralement de bas de gamme et de contrefaçon, que les produits alimentaires. Au cours de la décennie écoulée, le secteur productif national public ou privé, de dimension pourtant extrêmement modeste comparé à celui des tout petits pays d’Europe, a été démantelé pour faire place nette aux importateurs. Dans cette Algérie, il n’y a pas de place pour un secteur productif créateur de richesses et d’emplois durables. Les entreprises publiques, grabataires pour la plupart d’entre elles, ont été maintenues en l’état, ni privatisées ni assainies, à la grande satisfaction des importateurs.

L’Algérie de M. Bouteflika est celle des scandales financiers, de l’affaire dite Khalifa et des banques publiques, des détournements massifs entraînant des milliards de dollars de préjudice pour le pays, de l’économie informelle dominante ; celle des salaires misérables des enseignants et autres fonctionnaires, du chômage, de la misère et des bidonvilles ; celle de la corruption institutionnalisée, d’une bureaucratie étouffante, des émeutes à répétition. Un pays livré à la voracité de quelques affairistes et à l’appétit insatiable des coteries locales.

S’il fallait qualifier la décennie de M. Bouteflika, ce n’est certainement pas par la couleur qu’il faut la distinguer des précédentes, mais par l’odeur. Une odeur nauséabonde, celle de la corruption, des scandales financiers, de l’immobilisme, des magouilles électorales, du pourrissement.

Malgré ce bilan désastreux et les aléas liés à son état de santé, M. Bouteflika projette de se maintenir au pouvoir. A 72 ans et gravement diminué par la maladie, il veut un troisième quinquennat qu’il terminera, si Dieu lui prête vie, à 77 ans, c’est-à-dire en vieillard dans l’acception universelle du terme. C’est le pire fléau qui puisse frapper le pays!
Malgré cela, il se trouve encore quelques citoyens pour continuer à dire que M. Bouteflika est un moindre mal et qu’il est la seule personne en mesure de diriger le pays – une idée que cultivent et entretiennent à grands frais les officines du régime. Quelle injure pour l’Algérie qui compte, Grâce à Dieu, des milliers et des milliers d’hommes et de femmes de qualité parmi lesquelles des centaines réunissent les conditions pour faire un bien meilleur Président, tant en termes de compétence, de capacité de travail que d’ambition pour le pays et de disponibilité à servir l’Algérie et non leur image personnelle.

Pour empêcher le viol qui se prépare, on ne peut malheureusement compter ni sur le désaveu des dirigeants des démocraties occidentales qui soutiennent à bras le corps un régime qui préserve leurs intérêts bien compris, ni sur des manifestations, même pacifiques, interdites au titre de l’état d’urgence. La moindre tentative de passer outre serait réprimée dans le sang et dans le silence complice des institutions occidentales si promptes par ailleurs à dénoncer le moindre écart dans les pays qui osent afficher des velléités d’indépendance.

Peut-on pour autant, au nom d’un rapport des forces physiques aussi écrasant, accepter le fait accompli, abdiquer et se taire ?

lundi 10 novembre 2008

Krim Belkacem à Evian

Vergès vs Zemmour et Polac


Que (ses) guerres étaient belles... Maître Vergès y était...
Au-delà de son lyrisme gai et adéquat, l'époux aimant et aimé de Bouhired, cette indépassable figure de la militante Totale et sans crainte, Maître Vergès est tout simplement juste. En diagnostic et en plaidoirie.
Face à ce Virtigineux-Vergès (Le V Double comme Victoire(s) de l'engagé VOLONTAIRE dans la France Libre puis auprès des Combattants promis à la mort du FLN), le Very-Vieux-Con Polac déploie sa fumeuse et médiatiquement heureuse théorie des "rouge-brun"...
Consternant...

Comment était Alger en 1896 ? Regardez...

La restitution par la France des archives algériennes datant de l'époque coloniale pourrait permettre un regard nouveau, davantage distancié sur la réalité du quotidien algérien en ces années lointaines et toujours présentes dans les héritages multiples d'aujourd'hui.

Karim Achoui, Avocat à abattre, partie 1



Libération daté du 18 septembre 2008 a fait de lui le portrait suivant :

Portrait de Karim achoui.
Cet avocat du grand banditisme vient, à 41 ans, de réchapper à une tentative d’assassinat. Avant de comparaître aux assises comme accusé, il publie un livre plaidoyer.

Cheveux gominés, costume Smalto, souliers Berluti, Maître Karim Achoui, rescapé d’une tentative d’assassinat par deux motards casqués, collectionne les montres Rolex, les bronzes grecs, les voitures de sport, les belles filles, les clients bandits, les ennemis policiers et les ennuis judiciaires. A 41 ans, le voilà bientôt renvoyé devant la cour d’assises de Paris, accusé de complicité dans l’évasion du braqueur de fourgons blindés «Nino» Ferrara et de participation à «l’association de malfaiteurs». Encaisser des balles de gros calibre en plein Paris pour un avocat, ce n’est déjà pas banal, mais se retrouver de l’autre côté de la barre aux assises, c’est le monde à l’envers. Du coup, le «baveux» du milieu se rebiffe.

A quinze jours de son procès, Karim Achoui dégaine un livre plaidoyer : un Avocat à abattre, charge contre les flics, dénonce un prétendu «complot policier». Il a hésité à recevoir Libération par crainte qu’on ne «l’assassine au bazooka» mais plaide finalement sa cause pendant trois heures, enflammé et véhément, dans son somptueux mais sombre cabinet du boulevard Raspail, tout de noir et de violet. Rompu à la défense des voyous, Me Achoui défend sa peau de la même manière. Il nie tout. Se dit innocent. Proteste. Réfute même ses travers les plus mineurs, comme sa possession d’une Ferrari. Accuse en retour la police : «Comme je suis un brillant pénaliste et que j’ai réussi à faire libérer de gros truands, une frange de la police parisienne a voulu me régler mon compte.» Traité par la brigade de répression du banditisme d’avocat «sulfureux» et «borderline» enclin à «franchir la ligne jaune» et à «rendre des services» à ses clients, Me Achoui qui a réchappé de justesse à la mort le 22 juin 2007 tient à rectifier le tir : «J’ai eu besoin de me présenter de manière objective et neutre à ceux qui ont vu et entendu “Quelle crapule, il l’a bien mérité”.»Il a écrit ce livre avec Henry-Jean Servat, journaliste people à Paris Match rencontré «à l’opéra» et compte l’adapter au cinéma avec «un grand producteur».

Fils d’Algériens, d’une mère couturière devenue assistante maternelle et d’un père ouvrier chez Renault puis tenancier d’un petit café, ce «Kabyle de Boulogne-Billancourt» a quatre frères et sœurs, un bac scientifique, une maîtrise de droit, un talent certain et une ambition démesurée. Traité «d’Arabe» à l’école, salué par un «brouhaha» réprobateur lors de sa prestation de serment d’avocat, Karim Achoui a pris sa revanche pour colmater «sa blessure de bâtard». Associé en 1994 avec son prof de fac Jean-Marc Florand, Me Achoui obtient cinq ans plus tard la révision du procès de Patrick Dils, acquitté par la suite du meurtre de deux enfants dans l’Est de la France. Son nom émerge alors. Mais c’est son cousin Farouk, fiché au grand banditisme, qui lui met le pied à l’étrier, lui envoie des petits dealers de cités puis un gros braqueur de la banlieue sud, Serge Lepage, emprisonné pour un règlement de compte. Me Achoui démonte la procédure, débusque les failles, traque les vices de forme puis lui décroche un non-lieu en 2000. Il se taille alors «une réputation d’avocat d’enfer» dans le milieu. Il dépeint sa salle d’attente bondée de voyous qu’il reçoit «à la file indienne, collés serrés». Il obtient dans la foulée la libération du «roi des gitans», Marc Hornec, chef de famille de Montreuil qui passe pour un «parrain», alors que «des confrères plus émérites, des ténors du barreau ont renoncé au combat».

Il quitte Me Florand en 2001 sur un conflit lié «à la clientèle», repart quasiment de zéro et monte son cabinet. Bien obligé de se mettre en quatre pour ses clients un peu spéciaux mais jamais à court d’argent, qui paient rubis sur l’ongle. Il se sent «grisé par sa réussite fulgurante», écrit-il, et se coule «avec un plaisir évident sinon avec une volupté indicible dans la peau du “baveux” des truands, selon leur jargon». Amateur de la littérature russe de Dostoïevski et de «ses plongées dans les tréfonds de l’âme des hommes», Karim Achoui voit sa «vie soudain devenue un roman d’aventures» ou un film de gangsters : «L’attrait qu’exerçait sur moi l’univers glauque et froid, voire ensanglanté, des voyous me replongeait, évidemment, dans les films noirs des grandes années d’Hollywood que j’affectionnais particulièrement», lit-on sous sa plume. Pourtant, Karim Achoui se met à nous jurer le contraire, inquiet tout à coup du mauvais effet que sa fascination pour la pègre pourrait susciter chez les jurés : «Je n’ai jamais eu de relation d’affection ou d’admiration avec des voyous. Ils ne font pas rêver, ils mentent et ne vous emmènent pas dans leur monde.» Il dit mépriser le degré zéro de cadors du milieu qui, dans de grands restaurants, lui lancent : «Ah, c’est bon le manger, Maître !» Il se montre bien plus indulgent avec le «roi des gitans» qui l’a «impressionné» : «C’est un gentleman, un seigneur, attaché à sa famille, jamais de boîte de nuit ou de vulgarité, avec un esprit bio, nature. Marc Hornec, c’est le respect et la courtoisie…» Les victimes de saucissonnages à domicile, d’extorsions de fond et d’attaques à main armée des hommes du clan H. n’ont pas eu droit à tant de «respect et de courtoisie». Mais le fonds de commerce de Me Achoui ne se situe pas du côté des parties civiles. Il a un faible pour les «escrocs fascinants, beaux parleurs», à l’instar de son ami Christophe Rocancourt, l’imposteur d’Hollywood, qui trouve«ce cher Maître attachant, fidèle en amitié» : «On a boxé ensemble. Karim est mauvais sur un ring mais dans la vie, c’est un puncheur, un homme debout.»

Divorcé avec fracas de Yacout, la belle-fille d’un commissaire épousée en 2001, Karim Achoui bataille ferme pour la garde partagée de Séraphin, 5 ans. Son ex le déteste et le charge devant les juges qui ont instruit l’évasion de Ferrara : «Pour son ego et pour l’argent, Karim est capable de tout.» Suspecté d’avoir fait donner le «top départ» de l’attaque de Fresnes à Ferrara contre «dix plaques», Me Achoui balaie d’un revers de manche l’accusation. Il conteste tout autant les dires de truands qui lui reprochent d’avoir «parfois pris du pognon, 30 000 ou 50 000 euros pour sortir un mec du “trou” sans tenir sa promesse et de ne pas avoir rendu l’artiche», ce qui lui aurait valu des expéditions punitives. En colère, Karim Achoui met ces allégations sur le compte du «fantasme policier» ou de tentatives de racket : «Une bande fait croire qu’on leur a volé 50 000 euros. Un bon Samaritain intervient, soi-disant pour arranger les choses, et dit : “Allez, 20 000 suffiront.” C’est du Rif [racket, ndlr]. Dans ce cas, je dis au bon Samaritain : “Sois gentil, écarte-toi de là.”» Le seul tort que Karim Achoui se reconnaisse, c’est son manque de méfiance et de clairvoyance sur les «manigances» qui se tramaient dans son dos, à cause de ses «succès judiciaires». Il impute sa tentative d’assassinat à un indicateur téléguidé non pas «par un gang à cause d’une grosse dette», hypothèse de la brigade criminelle, mais «par une frange de la police pour l’éliminer». Il signe donc une virulente contre-attaque avant les assises : «Si j’étais mort, sur ma pierre tombale, comme épitaphe, il n’y aurait pas eu que des belles choses. J’ai voulu montrer que je ne suis peut-être pas un ange blanc mais je ne suis pas non plus le roi des voyous abattu au 11 virgule (11,43), le calibre des truands.»



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Karim Achoui, Avocat a abattre, partie 2





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Ben Bella reçu par Hassan II à Rabat, 1962


Le temps était encore à la célébration de la solidarité et des beaux combats menés en commun.

samedi 8 novembre 2008

Main basse sur Alger, enquête sur un pillage, juillet 1830

Algérie : la Constitution n° 5

Alger. Vendredi, 7 novembre 2008.
Le Conseil constitutionnel donne son feu vert au projet de loi portant révision constitutionnelle. Le président de la République, initiateur de ce projet, a choisi la voie parlementaire pour sa ratification.

Le Conseil constitutionnel a été saisi à l'effet d'émettre son avis motivé :

«En vertu des pouvoirs que lui confère la Constitution et conformément aux dispositions de l'article 176 de la Constitution, le Président de la République, en date du 3 novembre 2008, a saisi le Conseil constitutionnel qui s'est réuni les 3, 4, 5, 6 et 7 novembre 2008, sous la présidence de M. Boualem Bessaïeh, président du Conseil constitutionnel, conformément aux règles régissant son fonctionnement, à l'effet de se prononcer, par un avis motivé, sur le projet de loi portant révision constitutionnelle, objet de saisine.
Après vérification de l'ensemble des procédures prévues par la Constitution et après examen des dispositions constitutionnelles, objet d'amendements et d'ajouts, le Conseil constitutionnel constate que celles-ci visent à :

- Constitutionnaliser les caractéristiques de l'emblème national et de l'hymne national dans l'intégralité de ses couplets, en tant que symboles de la Révolution et de la République et patrimoine commun de toutes les générations passées et à venir, à l'effet de leur conférer un caractère immuable et les consacrer en tant que repères de la nation. Ces deux symboles sont inscrits parmi les matières intangibles prévues à l'article 178 de la Constitution en vue de garantir leur protection.

- Constitutionnaliser la promotion de l'écriture de l'histoire et son enseignement aux jeunes générations en tant que patrimoine que tous les Algériens ont en partage en vue de perpétuer la mémoire collective du peuple algérien et de consolider les principes fondateurs de la nation algérienne, l'accomplissement de cette œuvre étant confiée à l'Etat.

- Renforcer les droits politiques de la femme par une plus large représentation au sein des assemblées élues. Cette mission est confiée à l'Etat en vue de lever les entraves qui pourraient empêcher son épanouissement et sa participation effective à la vie politique, économique, sociale et culturelle, conformément aux dispositions de la Constitution.

- Permettre au peuple d'exercer pleinement son droit de choisir celui qui est appelé à conduire son destin et de lui renouveler sa confiance en toute souveraineté et en toute liberté. En effet, le fonctionnement normal du système démocratique commande que le détenteur d'un mandat présidentiel le remette impérativement à son échéance au peuple à qui il appartient d'apprécier, en toute souveraineté, la façon dont il a été exercé et de décider librement de lui renouveler ou de lui retirer sa confiance.

- De réaménager l'organisation interne du pouvoir exécutif de façon à lui garantir un meilleur fonctionnement et une plus grande efficacité et de préciser les instruments de mise en œuvre du programme du Président de la République par le Premier ministre. Ce réaménagement institue une nouvelle fonction, celle de Premier ministre assisté, le cas échéant, d'un ou de plusieurs vice-Premiers ministres ainsi que de nouveaux mécanismes de nature à clarifier davantage la relation entre le Président de la République et le Premier ministre.
Ces amendements ne touchent pas aux mécanismes constitutionnels qui organisent les relations entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.

Après délibération, le Conseil constitutionnel a rendu, le vendredi 7 novembre 2008, un avis motivé dans lequel il déclare qu'en vertu des dispositions de la Constitution, notamment en son article 176, le projet de loi portant révision constitutionnelle, initié par le Président de la République, et à propos duquel le Conseil constitutionnel a été saisi à l'effet d'émettre son avis motivé :
- ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l'homme et du citoyen, ni n'affecte d'aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions.
L'avis motivé rendu par le Conseil constitutionnel est notifié au Président de la République et sera publié au Journal Officiel de la République algérienne démocratique et populaire».